Depuis le 15 février 2018, les publicités jugées trop intrusives seront directement bloquées par le navigateur Google Chrome. Derrière cette initiative, Google évoque tout naturellement son souhait d’optimiser l’expérience utilisateur. Mais quelles seront les conséquences réelles de cette décision, pour les internautes comme pour les annonceurs ?
Les utilisateurs vont-ils pouvoir abandonner AdBlock ou uBlock ?
La publicité est très souvent considérée comme indésirable sur Internet. C’est la raison pour laquelle les plugins qui bloquent ces annonces, à l’image de uBlock ou AdBlock, rencontrent un véritable succès auprès des consommateurs.
Google souhaite reprendre le contrôle et gérer à sa façon la validation et le retrait des publicités, à l’heure où les entreprises commencent à dépenser plus d’argent pour les espaces sur Internet que pour les spots télévisés.
Près de 90 % du chiffre d’affaires de ce géant du web est généré par la publicité : les utilisateurs ne doivent pas s’attendre à sa disparition complète, puisqu’une telle décision ne va naturellement pas dans le sens de Google.
Toutefois, sur téléphone comme sur ordinateur, plusieurs formats trop agressifs sont ciblés : les fenêtres pop-up, les sticky ads de grande taille, ou encore les vidéos publicitaires qui se lancent automatiquement, sans aucune démarche de la part de l’internaute. Sur mobile, les publicités en plein écran — ou celles qui prennent plus de 30 % de la surface totale — seront également visées par le dispositif.
L’objectif de Google, avec une telle manœuvre, est double : il est bien sûr question d’améliorer l’expérience utilisateur. Mais en parallèle, il faut aussi décourager les internautes de télécharger les bloqueurs de publicités, afin que Google puisse maîtriser la diffusion des annonces.
Publicités bloquées par Chrome : la panique du côté des éditeurs ?
Pour les éditeurs de publicités, la perspective d’être tout simplement bloqués par Google est redoutable. Toutefois, un nouveau dispositif va être mis en place afin d’éviter une trop lourde pénalisation des entreprises souhaitant lancer des publicités sur Google.
Concrètement, il est possible d’utiliser un service « rapport relatif à l’expérience publicitaire », accessible depuis les « Web Tools » de Google Search Console. Si l’annonce est conforme, l’éditeur peut poursuivre son travail. S’il reçoit un avertissement, il est invité à revoir le format et le contenu, afin de respecter toutes les règles du « Better Ads Standards ». En cas d’échec, les problèmes doivent également être résolus rapidement, car la publicité ne sera pas diffusée sans modifications importantes.
Depuis le 15 février, les publicités non conformes peuvent être bloquées sur Google Chrome. On conseille donc de bien vérifier toutes ses annonces avant cette date, pour se protéger d’une désactivation qui peut coûter très cher.
Quelles conséquences pour la publicité sur le web ?
Dans l’immédiat, les publicités jugées intrusives ne seront pas désactivées par Google. En effet, au 15 février, un seuil de tolérance sera mis en place, en vue de laisser à chacun le temps de respecter les nouvelles normes. Et en cas de problème, chaque éditeur aura la possibilité de demander une seconde évaluation, afin de s’assurer qu’il a réalisé les bonnes modifications pour conserver sa place dans les publicités sur Google Chrome.
Ce premier pas effectué par Google pourrait bien donner des idées aux autres grands du web. En effet, Apple cherche aussi à optimiser l’expérience des internautes qui utilisent Safari. Actuellement, les vidéos en lecture automatique sont déjà désactivées, et un outil prénommé « IPTP » (Intelligent Tracking Prevention) permet de lutter contre l’usage des cookies tiers.
La publicité ne sera jamais supprimée du web, car elle génère un chiffre d’affaires toujours plus important d’année en année. Toutefois, puisque la priorité est désormais orientée autour de l’expérience utilisateur, on se dirige très certainement vers une politique qualité de plus en plus stricte.
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