Il est de plus en plus difficile, mois après mois, de passer à côté des différentes possibilités créées par le développement du web 3.0 avec l’arrivée de la technologie Blockchain. Innovante et sécurisée, celle-ci a notamment permis l’émergence des cryptomonnaies, mais aussi des NFT (pour Non Fungible Token, ou jeton non fongible en français). Ceux-ci sont des actes de propriété numériques quasiment inviolables et impossibles à contrefaire, et qui peuvent être utilisés à diverses fins. Zoom sur la technologie et l’utilisation des NFT, mais aussi sur ce qui leur est reproché.
Comment fonctionnent les NFT ?
Commençons par une petite définition : le terme fongible existe dans la langue française, mais n’est généralement utilisé que par les juristes. Il signifie « qui est interchangeable ». Ainsi, un stylo, un ordinateur, ou encore une pomme sont des biens fongibles, car l’on peut en remplacer un par un équivalent sans que personne ne soit lésé. Un bien non fongible est par conséquent unique, irremplaçable, et tire une partie de sa valeur de cela. Un NFT est donc un certificat numérique de propriété et d’exclusivité. Il peut tout autant concerner une musique qu’une vidéo ou une image, mais également des biens ou des documents dans le monde réel. Ces derniers sont parfois fongibles (une image peut être copiée d’un simple clic), mais un seul certificat d’exclusivité existera.
La sécurité de ces certificats est garantie par la technologie blockchain. Sans entrer dans les détails, chaque certificat est authentifié par de nombreux ordinateurs, qui résolvent des équations complexes et presque impossibles à reproduire.
Les utilisations et possibilités offertes par les NFT
L’utilisation la plus visible, et de très loin la plus connue des NFT est la création de certificats de propriétés d’images. Les personnes ainsi propriétaires de ces jetons non fongibles ont la propriété de l’image, mais pas nécessairement les droits exclusifs d’utilisation. Pour preuve, de nombreux articles de presse papier ou en ligne utilisent souvent de telles images comme illustration. Ce qui n’enlève pas forcément leur intérêt : la preuve d’authenticité d’une image peut en effet être vendue et certains investisseurs en ont ainsi acquis beaucoup pour faire une plus-value à la revente.
La spéculation est cependant loin d’être la seule possibilité offerte par la technologie NFT : générer des certificats extrêmement sécurisés peut en effet être utile dans de nombreux secteurs. Ainsi, de grandes écoles délivrent déjà leurs diplômes en NFT pour qu’ils soient infalsifiables et certains actes légaux, comme la cession d’un bien immobilier, peuvent être plus faciles à authentifier. Par ailleurs, de nombreuses autres utilisations sont imaginables, certaines étant déjà plus ou moins développées : on pourrait créer des places de concert impossibles à contrefaire, une sécurisation du vote électronique dans les pays qui le pratiquent, ou encore la protection de la propriété intellectuelle d’un brevet, entre beaucoup d’autres.
Les NFT restent controversés
Mais les NFT restent largement critiquables pour plusieurs raisons. La première, la plus évidente, est la spéculation qu’ils engendrent. Les NFT de « bored apes », une célèbre collection d’images de singes que beaucoup trouvent très laides, s’échangeaient pour plusieurs milliers d’euros l’unité il y a encore quelques mois. Une valorisation qui, à l’évidence, n’était absolument pas basée sur leur valeur réelle, mais sur une spirale spéculative, qui s’est d’ailleurs brusquement interrompue en mai et en juin dernier, lors du krach des crypto-monnaies. Celles-ci utilisent également la technologie blockchain, mais surtout, elles sont la monnaie la plus utilisée, et de très loin, pour les achats de NFT.
Il est également reproché aux NFT, comme aux cryptos d’ailleurs, d’être des technologies très polluantes et énergivores. L’authenticité de ces certificats est en effet garantie, comme expliqué plus tôt, par de nombreux ordinateurs. Le nombre croissant de NFT existants implique donc une consommation toujours plus grande d’électricité, dont une large part dans le monde reste produite au moyen d’énergies fossiles.
Enfin, si les NFT en eux-mêmes sont pratiquement impossibles à contrefaire, de plus en plus de pirates développent des moyens de les dérober, par exemple au cours de campagnes de phishing qui leur permettent d’accéder aux portefeuilles électroniques de leurs victimes pour en dérober le contenu. Des problématiques nouvelles qui freinent la démocratisation des usages du web 3.0.