Selon l’observatoire BVA, 73 % des Français estiment avoir déjà été confrontés à une fake news (fausse information) que ce soit sur Internet ou sur les réseaux sociaux. Si la moitié d’entre eux pense ne pas avoir été en erreur, 23 % admettent avoir été trompés (chiffres de 2019). Heureusement, Google vient d’annoncer le déploiement de plusieurs outils de fact-checking (outil de vérification des faits) en France, afin de limiter son impact à l’avenir. Présentation.
Que dit la loi française « anti fake news » ?
Définie par l’enseignant-chercheur en communication Pascal Froissart, spécialiste de ce sujet, une « fake news » est une « fausse nouvelle lancée en connaissance de cause dans le champ médiatique ». Initiée pour des raisons idéologiques, politiques ou financières, elle bénéficie de la viralité des réseaux sociaux pour élargir sa diffusion.
Promulguée le 22 novembre 2018, la loi anti fake news a été imaginée pour lutter contre ce phénomène, mais son champ d’application est limitée à la période pré-électorale. L’unique objectif est d’éviter d’influencer les résultats de l’élection. Au-delà de cette sphère, le problème demeure encore sans outils de fact-cheking…
Quels sont les outils de fact-checking déployés par Google ?
Heureusement, à l’occasion de la journée internationale du fact-checking, le 2 avril dernier, Google a annoncé le déploiement, en France, de 3 de ses outils de fact checking.
Outil de fact-checking n° 1 : « À propos de ce résultat »
Lancé en version bêta, en février 2021, l’outil de fact-checking « À propos de ce résultat » permet d’obtenir davantage d’informations sur le site web qui véhicule l’information – à l’image de sa description sur Wikipédia ou encore de ses avis utilisateurs. Fort de ces renseignements, il sera plus facile de juger la véracité des faits énoncés, notamment si le site en question a déjà été épinglé pour propagation de fake news.
Pour accéder à ce premier outil de fact-checking Google, il suffit de cliquer sur les 3 points qui s’affichent immédiatement à la droite de l’adresse URL du résultat. Au clic, un écran apparaîtra sur la droite avec le détail de la source et sa page Wikipédia.
Outil de fact-checking n° 2 : « À propos de cette image »
Pour le second outil de fact-checking Google, baptisé « À propos de cette image », le principe de fonctionnement reste le même. En lançant une recherche sur “Google Images”, il suffit de sélectionner une photo et de cliquer sur les 3 points situés en haut à droit de son agrandissement. Dans le menu déployé, il ne reste plus qu’à cliquer sur « à propos de cette image » pour lancer une nouvelle fenêtre et découvrir des informations complémentaires : la date de sa première mise en ligne et la liste des sources qui l’utilisent.
À noter que si les métadonnées du fichier sont disponibles, les utilisateurs pourront récolter de précieuses informations, comme les coordonnées géographiques de la photographie d’origine, ainsi que la date et l’heure de la prise de vue.
Outil de fact-checking n° 3 : « Fact Check Explorer »
Disponible en version bêta, le troisième outil de fact-checking Google est spécifiquement conçu pour les journalistes et créateurs de contenu. Son objectif est de leur permettre de vérifier la véracité d’une information en quelques clics. La sensibilisation des médias au phénomène des fake news est essentielle pour éviter la diffusion des théories du complot, les risques d’enrôlement et de manipulation, la radicalisation… L’outil de fact-checking se présente comme un moteur de recherche, qui réunit uniquement des articles vérifiés, émanant d’organisations indépendantes venant du monde entier.
Le numérique et les réseaux sociaux ne sont pas à l’origine de ses fake news, mais ces moyens aux rayons de diffusion extrêmement larges, imposent l’éducation du grand public aux médias et au sens critique, pour en limiter naturellement les effets. Les outils de fack-checking Google viennent, ici, contribuer à cette éducation.