C’était une promesse d’Elon Musk qui remonte au début de l’année. Mais depuis le 13 juillet, c’est désormais effectif : certains créateurs de contenu commencent à percevoir une rémunération de Twitter qui correspond à une part des revenus des publicités qui sont affichées dans les réponses de leurs Tweets. Certains d’entre eux ont ainsi eu la surprise de recevoir un virement de plusieurs milliers de dollars, et parfois même jusqu’à 100 000 dollars. La mesure, cependant, tout comme le choix des influenceurs concernés jusqu’à présent, posent cependant des nouvelles questions.
Comment fonctionne le système de rémunération de Twitter ?
Les sommes versées aux créateurs de contenu évoquées en introduction ne sont pas des rémunérations mensuelles. Elles correspondent au revenu cumulé auquel ces derniers ont droit depuis février, soit environ la date de l’annonce de ce nouveau système par Elon Musk, le propriétaire et désormais ex-PDG de l’entreprise.
Le système est relativement simple, et rappelle ce qui existe déjà chez d’autres réseaux sociaux comme YouTube, Twitch, ou encore Facebook. Concrètement, pour chaque post sur Twitter (ou plutôt sur X, comme il faut désormais l’appeler), n’importe qui a la possibilité de répondre pour peu qu’il ou elle ait un compte Twitter. Les internautes qui souhaitent ensuite consulter les réponses à ce post voient afficher au milieu de ces dernières quelques publicités. Une fraction du revenu de ces publicités revient désormais à la personne qui a initialement créé le post.
La motivation derrière la rémunération de Twitter est assez transparente : alors que le réseau social connaît une fuite de ses abonnés depuis son rachat par Musk, et que de nombreuses plateformes ont vu le jour ces derniers mois pour tenter de le concurrencer, il tente de donner d’excellentes raisons à ses utilisateurs les plus populaires de rester. Mais la mesure est également critiquée par certains, qui estiment qu’elle incite les créateurs de contenu à poster des messages toujours plus polarisants sur une plateforme qui n’en manque pourtant déjà pas, pour créer artificiellement de l’engagement.
Qui est concerné par la rémunération de Twitter ?
Comme presque toutes les innovations et autres fonctionnalités qui y ont été ajoutées depuis son changement de propriétaire, le système de rémunération de Twitter n’est accessible qu’aux utilisateurs qui sont abonnés à Twitter Blue. Il faut également que les tweets de l’utilisateur concerné aient été affichés un minimum de 5 millions de fois au cours des trois mois écoulés. C’est en tout cas ainsi qu’est présentée la mesure par les équipes du réseau social.
Car dans les faits, seule une poignée de créateurs de contenu en ont réellement bénéficié jusqu’alors. Un utilisateur du réseau, abonné à Twitter Blue et remplissant les conditions, avait ainsi fait une demande aux équipes de Twitter pour savoir pourquoi il ne bénéficiait pas du programme, ce à quoi il lui avait été répondu que seuls quelques créateurs sélectionnés y avaient pour l’instant le droit.
Le choix des utilisateurs en question ne concerne pour l’instant pas forcément les plus gros comptes de la plateforme, mais ils ont en revanche à peu près tous un point commun : leur proximité avec Elon Musk. On trouve ainsi parmi eux des comptes de polémistes de l’extrême droite américaine avec qui le milliardaire échange régulièrement sur le réseau, mais aussi le youtubeur MrBeast, qui est ouvertement fan de lui, ou encore plusieurs comptes relayant les actualités de la marque Tesla, propriété dont Musk est actionnaire.
Certains comptes ayant bénéficié du programme de rémunération de Twitter ne remplissent d’ailleurs même pas les conditions théoriques pour y avoir droit, comme l’influenceur masculiniste Andrew Tate, dont les propos sont clairement contraires à la politique de contenu de Twitter.
